La question est posée : que fait-on des chèvres et des boucs de Melles ?
Le jugement du référé a donné un sursis aux chèvres et aux boucs qui vivent dans la montagne, mais ce n’est qu’un sursis.
Il faut donc maintenant réfléchir à des solutions pérennes qui prennent en compte l’intérêt de ces animaux - oui, ce sont des êtres vivants - , l’intérêt de la forêt, et l’intérêt des quelques habitants impactés par les dégâts qu’ils peuvent causer.
Ni sauvages ni domestiquées, ces chèvres sont dites « férales » : des espèces qui, après s’être échappées des parcs ou des cages où elles avaient été introduites, se sont acclimatées et se reproduisent sur leur nouveau territoire. Les dingos en Australie, les chevaux mustang aux États-Unis, les pigeons de nos villes ou certains sangliers font partie de cette catégorie.
Ces chèvres n’appartiennent à personne et ne sont pas pour autant considérées comme de la faune sauvage.
Pourtant la question du bien-être animal occupe une place de plus en plus importante dans les débats de nos sociétés :
https://www.vie-publique.fr/eclairage/18774-bien-etre-animal-une-preoccupation-croissante
Alors, ce n’est pas parce que ces chèvres et ces boucs n’appartiennent à personne que nous devrions considéré qu’ils n’ont aucun droit.
Définition et un peu d’histoire sur les espèces férales :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marronnage_(zoologie)
Nous ne sommes pas les seuls, à Melles, à rencontrer ce problème de caprins ensauvagés. Comment cela se règle-t-il ailleurs ?
Des pistes et des éléments de réflexion :
https://www.cairn.info/revue-sesame-2021-1-page-38.htm
https://magazine.laruchequiditoui.fr/en-montagne-les-chevres-prennent-la-cle-des-champs/
Dans certains endroits, les chèvres sont utilisées pour lutter contre les incendies :
https://agriculture.gouv.fr/chevres-lecopaturage-pour-prevenir-les-incendies
La forêt ariégeoise rencontre un problème de régénération, et les herbivores sont désignés comme les premiers responsables. Comment l’ONF tente de régler le problème :
https://www.ladepeche.fr/article/2018/12/17/2926298-forets-ariege-lutte-proteger-arbres.html
Il y a donc plusieurs manières de régler, ce que certains appellent ce problème, mais que nous nous appelons cette situation, la solution expéditive consistant à abattre tout ou partie de ces animaux étant absolument inenvisageable.
Dans une commune où la mairie fait constamment état de la sécurité contre les incendies compte tenu de l’embroussaillement , ce qui est une réalité dans certains endroits, il est incohérent de vouloir abattre des animaux qui débroussaillent efficacement et de vouloir en faire venir d’autres de l’extérieur pour faire la même chose, et peut-être en moins bien (?).
Il semble que la présence de ces chèvres et de ces boucs nuisent à la régénération de certaines parties de la forêt. C’est donc un problème à prendre en compte dans la nécessaire réflexion à avoir.
Mais peut-on mettre sur le même pied d'égalité la vingtaine ou trentaine de caprins recensés et les centaines de biches et cerfs qui mangent dans les forêts Melloises ?
Pour mémoire, rappelons tout de même qu’il y a toujours eu des chèvres à Melles, qui se baladaient jusque dans le village, qui mangeaient dans la montagne et les forêts, et que cet état de choses était naturel pour les habitants de ce village montagnard. Ces chèvres n’étaient pas rentrées tous les soirs, à la belle saison, elles restaient dehors, et il n’y avait pas de ronces et d’embroussaillement du village et de ses environs. C'était la vie d'un village de montagne.
Melles est toujours un village de montagne.
Plusieurs solutions sont donc envisageables mais rien de constructif et de positif ne pourra se faire sans la participation de tous les acteurs mellois.
Toutes les réflexions et les idées sont les bienvenues.
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