Le hérisson, un ami de nos jardins, de plus en plus menacé
C'est désormais officiel: je me prépare à tirer ma révérence
Après avoir subi une perte de près de la moitié de mes populations au cours des 30 dernières années en Europe, me voilà aujourd'hui quasi menacé d'extinction. C'est allé si vite... Apparu sous ma forme actuelle il y a 15 millions d'années, j'ai vu prospérer puis disparaître beaucoup de mes cousins grands mammifères comme le mammouth, le tigre à dents de sabre ou encore le rhinocéros laineux.
J'ai essayé de me faire discret grâce à mes sorties exclusivement nocturnes et mon hibernation qui s'étale d'octobre/novembre à mars/avril. Je pensais être apprécié en me nourrissant chaque nuit des insectes qui causent des dommages dans les potagers et les cultures. Et je ne suis pas très exigeant: juste des feuilles mortes, des branches, des dessous de haies pour me reposer ou hiberner; juste de la végétation libre et spontanée pour accueillir mes proies; juste la possibilité de me déplacer librement et en sécurité au sein de mon territoire.
Mais les biocides chimiques (herbicides, insecticides, rodenticides, fongicides, pesticides...), les routes, l'urbanisation et les campagnes dégradées (disparition des haies, déboisements, morcèlement du territoire et cloisonnement des jardins, utilisation de machines et de produits d'entretien extérieurs) me mènent à ma perte. Je n'arrive plus à encaisser.
On dit que mon avenir - si avenir il y a - se jouera dans vos jardins. Pour m'aider, c'est simple: pas de produit chimique; pas de robot-tondeuse après le coucher du soleil; des trous dans la clôture pour me permettre de passer; un maximum d'espaces où les plantes spontanées peuvent pousser librement; des haies vives; des tas de feuilles et de branches…
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