Sauvetage de chèvres

Francis a attrapé la chèvre au lasso.

Depuis plusieurs jours, une chèvre blanche était coincée sur la parois de la route qui monte à Melles. Elle était sur une petite vire accompagnée de deux chevreaux.

Ses chevreaux avaient l’air d’avoir environ deux mois. La chèvre, elle, était maigre, et sans aucun doute assoiffée.

Si rien n’était fait, elle allait mourir de faim et de soif avec ses chevreaux, ou elle allait finir par tenter de sauter, et cela se serait très mal terminé pour les trois protagonistes.

La mairie de Melles avait fait passer une information : « Attention des cailloux tombent sur la chaussée dans la côte de Melles suite à des chèvres coincées dans les rochers… » mais c’est tout.

Nous avons donc appelé les pompiers qui sont venus dans l’heure suivante. Nous avions pris un grand filet, des câbles et des mousquetons pour tenter de sécuriser une éventuelle chute.

Les pompiers au secours

Un premier camion de pompier est arrivé, mais sans grande échelle ni nacelle car cela ne passe pas dans les virages de la route. Pour ceux qui ne connaissent pas la route qui monte à Melles, c’est une petite route de montagne avec des virages très serrés.

Un des pompiers s’est équipé pour descendre, à partir du haut de la falaise à la hauteur de la chèvre, mais sans arriver directement dessus parce qu’elle aurait alors sauté et se serait sans doute tuée, les chevreaux auraient suivi.

Pendant ce temps, Philippe, de la ferme du Plan de Mount, a installé le filet et les câbles pour tenter de récupérer les animaux s’il y avait une chute. Denis, qui passait en voiture, s’est arrêté. Nous étions donc quatre à tenir le filet. Vincent qui lui,aussi passait, s’est arrêté pour filer un coup de main.

Un troisième pompier est ensuite arrivé, s’est équipé et est monté au-dessus de la falaise pour assurer Francis, le pompier qui tentait d’approcher la chèvre.

Francis en approche

Francis a réussi à attraper un des chevreaux au lasso, lasso situé au bout d’une perche, a réussi à le mettre dans un grand sac qu’il avait pris la précaution d’emmener, a attaché le sac et son collègue a remonté le sac jusqu’à lui.

Doucement, ensuite, Francis s’est approché de la chèvre en positionnant sa perche lasso sous le rocher où elle se tenait en équilibre, afin de la dissuader de sauter et pour l’inciter à remonter. Il a réussi à l’attraper au lasso, à l’attacher et à nous la faire descendre de la paroi où Philippe, Denis et moi l’avons récupéré.

Ensuite Francis est descendu en rappel le long de la paroi en serrant contre lui le deuxième chevreau qu’il a réussi à maintenir contre lui, le chevreau n’étant pas attaché…. récupération réussie.

Ce n’est jamais un sauvetage facile dans ces parois où les pierres se détachent facilement, où la terre roule sous les pieds, où rien ne tient. Ce sont de surcroît des animaux sauvages qui n’ont qu’une idée, échapper aux humains. Mais aujourd’hui, ce fût une victoire.

Donc les pierres ne tomberont plus sur la route du fait de ces chèvres en perdition. Durant ce sauvetage, nous avons perturbé la circulation des véhicules qui souhaitaient passer, certains l’ont très bien compris et quelques uns se sont proposé pour aider, d’autres, Mellois de surcroît, sont passés en nous insultant parce que nous les avions un peu retardés…. au maximum de 5 minutes !

Un sauvetage réussi

L’essentiel était atteint : les animaux étaient sauvés. Le premier chevreau monté en sac a réussi à s’échapper et a sans doute rejoint d’autres chèvres. Philippe et moi avons mis la chèvre et son chevreau dans la voiture pour la mener dans notre bergerie afin qu’elle puisse boire et manger et se refaire une santé avant que nous la laissions repartir en montagne.

C’est une chèvre sauvage qui ne supportera pas d’être enfermée.

Cela fait plusieurs fois que des chèvres se retrouvent coincées sur cette paroi. Ces chèvres y sont poussées vraisemblablement par des chiens qui n’agissent pas seuls. Les chèvres ne viendraient jamais se mettre d’elles-mêmes dans de telles situations. Nous allons donc réfléchir à des solutions possibles pour les empêcher de se mettre dans un tel piège, qui est souvent mortel pour elles, et dangereux pour les usagers de la route, parce qu’elles font tomber des cailloux.

Un immense merci aux pompiers dont le savoir-faire a permis de les sauver avec une pensée particulière à Francis qui a pris des risques pour sauver ces animaux.